Les demandes d’acquisition de la nationalité française par décision de l’autorité publique (naturalisation et réintégration) sont, sur le territoire français, déposées auprès des préfectures.

 Si le préfet estime qu’il y a lieu d’accorder la nationalité française au postulant, il transmet le dossier de l’intéressé assorti de sa proposition de naturalisation au ministre chargé des naturalisations, qui statue sur la demande. Le ministre peut alors soit donner satisfaction à l’intéressé, soit prendre une décision défavorable motivée par le fait que le demandeur ne satisfait pas aux conditions posées par la loi pour une naturalisation (décision d’irrecevabilité) ou par le fait qu’il estime qu’une naturalisation n’est pas opportune (décision de rejet ou d’ajournement).

 Si le préfet considère que la demande ne peut aboutir, il lui appartient de prendre lui-même et de notifier directement au demandeur une décision défavorable d’irrecevabilité, de rejet ou d’ajournement.

Le postulant qui entend contester une telle décision doit alors adresser un recours hiérarchique au ministre chargé des naturalisations, qui statue sur la demande. Ce recours hiérarchique, qui doit être effectué dans un délai de 2 mois, et constitue un préalable obligatoire à un éventuel recours contentieux. La décision du ministre prise sur ce recours, qu’elle soit expresse ou implicitement acquise à raison du silence conservé sur ce recours pendant 4 mois, se substitue alors à la décision du préfet.

La décision du ministre pourra alors être contestée devant une seule juridiction administrative : le tribunal administratif de Nantes.

En effet, cette juridiction est compétente pour connaître, en premier ressort, de deux contentieux spécifiques : le contentieux relatif aux décisions défavorables en matière de naturalisation et le contentieux relatif aux refus d’accorder un visa d’entrée sur le territoire de la république française.

Suite à l’introduction d’un recours le tribunal ne peut pas contraindre l’administration à accorder la nationalité française.

Lorsqu’il donne raison au requérant, le tribunal annule la décision du ministre. L’administration est alors conduite à réexaminer la demande de naturalisation initialement présentée par l’intéressé.